Gobame

Chez les Fang Leur moeurs, Leur langue et leur religion Par le R P. TRILLEs, de la Congrégation du Saint-Esprit et du Saint-Cœur de Marie. Quand vous entrez dans un village fang, ce qui vous frappe tout d'abord, c'est l'odeur de guerre qui semble s'en exhaler : ne croyez pas que vous puissiez y pénétrer comme çà, tout de go, ah ! mais non ! Reliée aux autres maisons par une forte estacade de gros pieux enfoncés profondément en terre, l'abène ou corps de garde ferme toute issue. Tous les sentiers conduisent à l'abène : il faut nécessairement entrer ou sortir par là. A chaque extrémité du village, il y en a une : ce n'est qu'autour de Libreville, dans un pays presque pacifié, que j'ai vu des villages ouverts. Vous arrivez au village, l'abène est devant vous. Entrez. Les parois sont faites généralement en tiges de ce que l'on nomme improprement ici bambou : ce sont des stipes de raphia fendus par le milieu et liés les uns aux autres par de fortes lianes. Souvent, du côté du dehors, de gros rondins de bois sont